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[Toulouse] Nadine et Waël : un cercle vertueux !

Quelles sont les envies, les valeurs ou les motivations qui nous amènent à accueillir une personne réfugiée chez soi ? Se pose-t-on réellement ces questions avant d’ouvrir sa porte ? Pas nécessairement. La réponse ne se trouve-t-elle pas dans l’aventure humaine qu’elle fait naître ? Rencontre avec Nadine, qui accueille à Toulouse dans avec le programme J’accueille.



En septembre 2019, Nadine reçoit un mail de l’un de ses collègues indiquant que le dispositif J’accueille accompagnait des familles souhaitant accueillir des personnes réfugiées. Y avait-elle pensé auparavant ? Pas vraiment.


Nadine est mère de famille, veuve depuis 2017, avec 3 enfants qui ont quitté la maison et travaillent à l’étranger : Vancouver, San Francisco et bientôt Taiwan pour le dernier de 28 ans.



Alors, qu’est-ce qui a fait le déclic ?


« Le mail que j’ai reçu. L’explication du dispositif J’accueille qui permettait d’offrir un logement à des jeunes réfugiés. Je me suis dit que notre maison, bien située côté transports en commun, pouvait le permettre. L’espace dont je dispose n’allait pas être partagé car en réalité la partie où je vis, chambre et salle de bains, y est bien distincte. J’ai pris conscience que j’avais toujours su, tout en travaillant à l’extérieur, tenir une maison, veiller à ce que mes enfants mangent, soient en bonne santé… C’était quelque chose que je pouvais reproduire sans problème et que j’étais toujours en mesure de donner. Au final, je remplissais les critères pour accueillir. Mon seul souci était de me dire que ce jeune serait peut-être mieux dans une famille avec des jeunes et non pas avec moi qui aie 60 ans. »


 
 


« C’est un moment que j’ai adoré.… »


Après avoir recueilli l’avis de ses enfants - tous favorables, pris le temps de communiquer avec l’association, d’échanger avec l’équipe du programme sur la convention proposée, la proposition de mise en relation est venue, en novembre 2019.


« C’est un moment que j’ai adoré. On se dit que l’on va rencontrer une personne. Que chacun, accueillant et accueilli, est dans cette même disposition, à vouloir vivre ensemble. J’ai donc appelé Waël - un jeune soudanais, réfugié en France, de 21 ans - pour que l’on se rencontre dans un café à Toulouse, en tête à tête. Il s’est passé quelque chose que l’on n’explique pas avant et que l’on comprend ensuite… Il est arrivé à l’heure et cela peut être risible, mais pour moi la ponctualité est hyper importante. Et, en plus, il a souri. Mon choix était fait. Le sien aussi me semblait-il, mais il n’était pas complètement dans une posture de choix, lui.»



Une sorte de guide pour aider à organiser la vie quotidienne


Waël est arrivé dans la maison de Nadine en janvier 2020 et la vie quotidienne a pris naissance avec l’aide d’une sorte de guide détaillé donné par l’association où tout est répertorié pour aborder les moindre détails de la vie commune : ménage, fonctionnement de la machine à laver, horaires de la maison…


« On a fait cela petit à petit. J’ai donné les horaires de la maison. On a convenu d’un repas commun le soir, qu’il pouvait préparer ou moi. C’était nouveau pour moi. Les Soudanais mettent tout sur la table, les restes de la veille, les plats du jour et chacun mange ce qu’il veut - et dans son cas avec les mains, une tradition de son pays, préférant bien souvent ce qu’il a cuisiné.»


 
 


Un cadre vertueux


Pour Nadine, tout s’est mis en place naturellement avec un regard bienveillant et constant sur son hôte : « Quand il est arrivé, Waël était dans une spirale descendante. Il n’avait plus de travail, il était mal, se sentait seul, avait rompu avec sa copine… Le fait d’avoir un toit, de pouvoir compter en quelque sorte sur quelqu’un à travers nos échanges notamment, j’ai vu que la spirale s’inversait. »


Pendant le premier confinement, Waël a retrouvé du travail en tant que cariste, a pu gagner de l’argent, s’offrir de nouveaux vêtements, envoyer aussi quelques économies à sa famille. Il a appris le français et est aujourd’hui dans un nouveau projet.


« Il a une vie plus stable aujourd’hui. Il est en confiance. On parle beaucoup. Il me raconte tout, ses copines, sa visite chez le médecin… bien plus que mes enfants, d’ailleurs. Il a le projet d’une formation qualifiante dans quelques mois, à Toulouse. Il doit apprendre à conduire mais cela depuis son arrivée. Tous les soirs, il révise sur son ordinateur et je l’aide au niveau de la compréhension des questions. »



 


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