« Le manque de réseau, c’est vraiment un problème pour les personnes nouvellement arrivées. Elles ont des compétences, mais elles ne savent pas à qui s’adresser. Ce réseau, nous, nous l’avons, donc nous essayons d’en faire profiter. »
Article de Delphine Delarue, publié dans la revue Mutualistes, en 2017
« Cela fait plusieurs années que mon mari et moi étions sensibles à la question de l’accueil des personnes réfugiées. On se demandait comment on pouvait aider. Nos enfants sont partis, nous avons des chambres libres. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire », raconte Laurence.
Depuis trois mois et demi, cette femme et son mari accueillent Abbas, jeune réfugié irakien, dans leur pavillon d’Issy les Moulineaux (Hauts de Seine). C’est en cherchant une association compétente sur internet que le couple a découvert le dispositif d’accueil de SINGA : une plate-forme destinée à mettre en relation personnes réfugiées et personnes prêtes à ouvrir leur porte. Lancé en juin 2015, ce dispositif a permis aujourd’hui à plus de 600 personnes et familles d’être accueillies en région parisienne, mais aussi à Lyon, Lille, Montpellier et Toulouse.
Il a en outre été sélectionné pour participer à une expérimentation sur les dispositifs d’accueil de personnes réfugiées chez les particuliers menée conjointement par la Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement (DIHAL) et la Direction Générale à la Cohésion Sociale (DGCS).
Au delà du simple hébergement
« Notre programme ne se limite pas à un simple hébergement chez l’habitant, explique Vincent Berne, responsable du programme. Il y a bien sûr la dimension d’avoir un toit, mais ce n’est pas la finalité. La finalité, c’est l’échange, vivre en immersion avec une famille, car ça a beaucoup de bénéfices : apprentissage de la langue, partage des codes socio-culturels, et le développement du réseau social et professionnel des accueillants et accueillis. »
Abbas, par exemple, a pu bénéficier de l’aide de Laurence et de son mari pour décrocher un entretien professionnel dans son domaine, l’ingénierie des bâtiments et travaux publics. « Le manque de réseau, c’est vraiment un problème pour les personnes nouvellement arrivées, observe Laurence. Elles ont des compétences, mais elles ne savent pas à qui s’adresser. Ce réseau, nous, nous l’avons, donc nous essayons d’en faire profiter. »
Projet professionnel
Pour intégrer le programme, les personnes réfugiées doivent avoir un projet d’intégration : recherche d’emploi, formation professionnelle, reprise d’études ou encore développement d’une activité entrepreneuriale. De son côté, Abbas suit des cours de français et cherche du travail afin de pouvoir, par la suite, trouver un logement autonome. Pour développer son réseau, s’il le souhaite, il peut également participer aux activités de création de liens organisées par SINGA.
« Pour l’instant, tout se passe bien, assure-t-il. Cela m’apporte beaucoup de choses d’être dans cette famille, je suis très content. C’est très enrichissant. »
Grâce à SINGA, Abbas a pu enfin se poser, quitter le foyer d’accueil précaire dans lequel il vivait jusque-là, réfléchir, se projeter et s’impliquer totalement dans son projet. Une démarche qui a déjà porté ses fruits pour de nombreuses autres personnes accueillies. Sur les 600 personnes accueillies depuis le lancement du programme, 28% ont trouvé un emploi, 28% ont repris des études ou suivi une formation, 3% ont développé une activité entrepreneuriale et 63% se sont installer dans un logement autonome avant la fin de leur année dans le programme.
Comme Laurence et son mari, inscrivez-vous et venez à notre rencontre pour en savoir plus sur l'accueil chez les particuliers.
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