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[Montpellier] Estelle et Luc accueillent Beheshta, qui vient d’Afghanistan

Propos reccueillis par Frédéric Mayet, pour Midi Libre, et Adèle Chiron, pour Divergences FM.



Un portrait aux couleurs pastels est accroché à la porte d’entrée de l’appartement. Symbole simple de la rencontre entre Estelle et Luc, jeune couple Montpelliérain, et Beheshta, jeune afghane réfugiée en France qui, depuis cinq mois, partage leur quotidien.


©Midi Libre / Richard de Hullessen


C’est par souci d’action que Luc et Estelle se sont lancés, en 2019, dans l’aventure de la cohabitation, en décidant d’ouvrir leur porte à une personne réfugiée.


J’étais embêtée par ce que je voyais dans l’actualité. J’avais envie de faire quelque chose, résume Estelle. Nous avons entendu parler de l’association SINGA à Montpellier et de son dispositif d’accueil par le frère de Luc, installé à Lyon.


C’était la première fois que nous entreprenions une telle démarche. Nous avons d’abord pris contact avec l’association pour savoir comment fonctionnait le dispositif. Suite à des échanges, ils nous ont demandé de remplir un questionnaire pour décrire nos centres d’intérêts, nos habitudes quotidiennes ainsi que nos attentes quant à cet accueil, cette cohabitation - qui est un peu comme une colocation, finalement.”


C’est en prenant en considération les informations renseignées par les personnes souhaitant intégrer le programme que SINGA - via son dispositif J'accueille - a proposé une rencontre entre Estelle, Luc et Beheshta, arrivée en France un an plus tôt.



 
 


Une cohabitation riche en échanges


Ce fit une sacrée découverte ! reprend Estelle. Au début, nous nous étions inscrits pour accueillir une personne pendant 3 mois, car on ne savait pas trop comment ça allait se passer. On avait un peu peur au niveau de notre organisation au quotidien. Nous ne savions pas si nous allions réussir à garder une certaine intimité dans notre couple tout en accueillant Beheshta et en faisant en sorte qu’elle se sente à l’aise. Et finalement, ça s’est très bien passé.


En gros, ça se passe comme une colocation, mais avec des échanges culturels très très riches. Je pense qu’on a vraiment au moins autant appris qu’elle dans cet accueil. On a la chance de pouvoir partager des repas ensemble. Elle nous raconte un peu comment se passait sa vie en Afghanistan. Elle nous pose parfois des questions sur comment se passent certaines choses en France. Elle nous apprend un peu à écrire Dari et nous initie donc à l’alphabet perse. On échange des recettes. Nous lui avons également appris à faire du vélo.


C’est un vrai plaisir d’avoir Beheshta avec nous au quotidien. Elle est pleine d’énergie. On voit qu’elle a la force, l’envie de s’intégrer et de réussir ici en France et vraiment c’est inspirant d’être en sa présence."



 
 


“C’est beaucoup plus relevé, en Afghanistan !”


Dans une interview pour Midi Libre, Beheshta s’est également confiée sur sa cohabitation avec Estelle et Luc.


A Kaboul, ma ville d’origine, je faisais des études en pharmacie. Ici, je prends des cours de français pour, ensuite, pouvoir m’inscrire à l’université et faire un master en science du médicament.” A 25 ans, Beheshta déroule un discours sûr... dans un français remarquable. Le compliment la fait rougir. “Pour moi, l’écriture est encore difficile”. D’abord bénéficiaire d’une bourse d’étude, logée dans une chambre du CROUS, Beheshta a ensuite obtenu le statut de réfugiée. “SINGA m’a fait rencontrer Luc et Estelle, et voilà !” Balades, repas partagés rythment, depuis, leur quotidien. “J’ai appris à faire des crêpes”. Luc jette également un œil sur les devoirs de l’étudiante Afghane. “C’est difficile de vivre loin de mes parents et de mes frères restés à Kaboul. Heureusement que j’ai Estelle. Elle est comme ma soeur.


Un fil particulier s’est tissé. “J’ai pris des photos pour ma famille, sourit Beheshta. Je veux leur montrer le mode de vie d’ici. J’ai remarqué qu’il fallait d’abord être deux meilleurs amis pour faire un beau couple comme Estelle et Luc.


Gourmande de gaufres, Beheshta s’étonne toujours des plats français “qui n’utilisent pas beaucoup d’huile ni d’épices. C’est beaucoup plus relevé en Afghanistan !” Artiste peintre, la jeune femme, outre l’animation bénévole de cours de dessin chaque jeudi après-midi dans un café, a récemment fait un cadeau à Luc et Estelle : ce portrait en couleurs pastel, qui orne l'entrée. Aveu, finalement pudique, de sentiments universels.




 

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