Propos recueillis par Elisa Llop, dans son article "Des toits pour les réfugiés avec l'association SINGA" pour La marseillaise - Occitanie, en date du 14 mai
J'accueille, dispositif d'accueil de personnes réfugiées chez les particuliers porté par l'association SINGA accompagne les personnes ayant obtenu le statut de réfugié dans leur insertion socio-professionnelle et leur recherche de logement. Notamment dans des familles d’accueil, qui restent trop rares.
SINGA France a été créée en 2012, a développé à partir de 2015 son dispositif d'accueil « J’accueille », déployé pour l’heure à Montpellier, Toulouse, Paris et Lyon. SINGA, qui s’étend à d’autres métropoles, propose plusieurs sections d’accompagnement spécialisées, comme celle d’incubation professionnelle dans le milieu entrepreneurial. Pour l’hébergement, l’association travaille en partenariat avec Accelair (programme d’accompagnement pour personnes réfugiées) à Lille, Lyon et Toulouse, qui oriente des personnes réfugiées candidates à l'accueil, l'équipe J'accueille recherche des familles d’accueil et fait des mises en relation basées sur les centres d’intérêt.
J'accueille est actuellement développé dans quatre métropoles pour faciliter les conditions d’insertion, mais il est également proposé - pour des accueils plus courts - à des particuliers situés en dehors des métropoles ou en zone rurale.
En France, l’obtention du statut de réfugié est un long cheminement, les dossiers et les cas sont examinés des dizaines de fois. Une fois le sésame obtenu, le nouvel arrivant dispose de trois mois pour trouver un logement et quitter sa résidence d’asile, s’il avait. L’objectif de J'accueille est de faciliter les parcours des accueillis. Les candidats et accueillants doivent d’abord se rencontrer plusieurs fois dans des lieux publics (dits neutres), avant de signer une charte de cohabitation d’une durée de 3 mois à 1 an.
Maëlle Aubert, animatrice Occitanie de l’association explique : « Le but dans les prochains mois est d'étendre le programme à d'autres métropoles. Le programme a un fort impact social, 70% des personnes réfugiées accueillies trouvent un logement à l’issue de leur temps d’accueil au sein de notre dispositif ». Malheureusement, il n’y a pas assez d’accueillant pour faire face à la forte demande, d’autant moins en période pandémique.
Maud a tenté l’expérience avec Mohamed, qu’elle a accueilli dès janvier 2020. « On s’est tout de suite bien entendus, d’abord autour d’une bière, puis pour notre intérêt commun pour le bricolage de vélo. Je cherchais quelqu’un de mon âge, une colocation. Aujourd’hui c’est mon ami, on s’est beaucoup apporté et fait rencontrer du monde mutuellement ». La présidente de l’association montpelliéraine Le Vieux biclou, enchantée de l’expérience, serait prête à la renouveler et a inspiré une amie.
Mohamed, d’origine soudanaise, est arrivé en France fin 2017. Il est passé par de multiples démarches administratives et villes : Paris, Perpignan et même l’Italie dans des foyers d’accueil, avant de s’établir à Montpellier. Chauffeur dans son pays, il a cumulé plusieurs formations et expériences depuis, de l’apprentissage du français à la figuration dans une série en passant par la création de son local de réparation de vélos, MSJ Cycles Montpellier, situé à Figuerolles.
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