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J'accueille est dans la presse - Midi Libre

Propos recueillis par Michel Pieyre, dans l'article "Accueillir une personne réfugiée à Montpellier : "Il nous apporte beaucoup" témoigne une mère de famille", pour le journal Midi Libre, publié le 5 mai 2021.


Solidarité. L’association SINGA recherche un toit pour des bénéficiaires de la protection internationale.


Une chambre, un lieu disponible afin de loger à domicile une personne réfugiée, c’est toute la philosophie du programme « J’accueille », mis en place depuis 2015 par l’association SINGA. En région parisienne, Lyon, Toulouse ou Montpellier, le dispositif a trouvé écho, avec plus de 1000 cohabitations.


« Il y avait beaucoup de choses pour l’aide administrative des personnes réfugiées mais très peu pour leur permettre de créer des liens sociaux, souligne Maëlle Aubert, l’animatrice régionale. J'accueille permet aux personnes réfugiées en France de bénéficier d’une immersion dans une famille locale, de trois mois à un an ». Mais la jeune femme déplore : « Il n’y a pas assez d’accueillants, le besoin étant très fort ».


 
 

C'est une belle expérience


Des réunions d’informations sont organisées régulièrement. Les candidats accueillants sont d’abord renseignés sur le dispositif. Après confirmation de leur désir d’accueil, le processus de recherche est enclenché « nous faisons le lien avec les travailleurs sociaux d’Accelair (programme d’accompagnement pour les personnes réfugiées, NDLR), qui identifient une personne réfugiée intéressée par l'expérience. Ils doivent se rencontrer au moins deux fois ».


Carine, 46 ans, a franchi le pas il y a quelques mois : « Quand j’ai pris connaissance du programme, je savais que ce serait riche pour moi et mes deux fils qui sont en situation de handicap. J’avais bien stipulé une femme ou un jeune homme qui pourrait être mon enfant pour ôter toute ambiguïté. Arab nous apporte beaucoup, il est très respectueux ». Le jeune homme est Afghan, il a 26 ans et il est installé chez la Montpelliéraine depuis deux mois. « Il apprend le français, nous communiquons un peu en anglais. Nous apprenons peu à peu qui il est, ce qu'il a vécu nous touche énormément ». Arab est devenu l’ami préféré d’un des fistons, « il le prend dans ses bras, il est très attentionné ».


Concernant la défiance visant les migrants, la quadragénaire balaie l’argument de quelques mots : « Si on se pose la question, il n’y a plus d’humanisme… On ne peut pas vivre avec la peur ». Elle n’a pas oublié ses origines : « Mes parents étaient pieds noirs ». Dans la loi des poncifs, « certains diront que j’aide un étranger. J’ai déjà hébergé une jeune femme française mise dehors pour son homosexualité ». Maëlle Aubert explique le parcours d'une personne en demande d’asile : « Il est compliqué, les personnes sont soumises à une véritable enquête. Il faut que leur histoire soit crédible ». Dans le cas d’Arab, « il a du réitérer trente fois son parcours, tout a été vérifié ». Le jeune homme était boucher dans son pays, avec son père, disparu depuis. « Il veut travailler, c’est son but ». Barrière de la langue, titre de séjour définitif en attente, pour l’instant les employeurs n’ont pas retenu sa candidature, malgré la protection diplomatique. Pour Carine, pas de retour en arrière : « C’est une belle expérience, riche, à faire au moins une fois dans sa vie. Arab se sent libre ici ».


 
 

Les règles de l’accueil


COMMENT ÇA MARCHE ?

Une personne ayant obtenu son statut de réfugiée dispose de toits mois pour trouver une solution d’hébergement, avant de quitter sa résidence d’accueil. Le programme « J’accueille » est né pour faciliter l’accès au logement de ces personnes. Une charte de cohabitation est signée entre l’accueilli et l’accueillant, pour un hébergement de trois mois à un an maximum.


Il n’y a pas de rémunération, de loyer, mais une clause peut être notifiée pour participer aux frais, nourriture, électricité, etc. Pour tout renseignement ou pour connaître les prochaines sessions d’informations : www.jaccueille.fr

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